Au CSE extraordinaire du 23 septembre 2020, la Direction a recueilli l’avis des représentants du personnel sur son projet de déploiement du flexwork chez Axa IM, suite à l’arrivée du GIE qui prendra 7 de nos étages. L’Ugict-CGT a surtout pointé le manque total de moyens alloués qui auraient pu permettre une chance de succès. C’est un projet dont l’objet est de faire supporter aux salariés les économies réalisées par l’employeur, soit environ 5,6 millions d’€ chaque année, dont seulement 240.000€ qui seront reversés aux salariés pour défrayer le coût du télétravail à la maison, soit seulement 4,3% des économies. C’est également un projet qui ne donne aucun moyen matériel aux télétravailleurs pour rendre le dispositif attractif, la revendication portée par l’Ugict-CGT consistant à fournir un package de matériel pour tout télétravailleur qui en ferait la demande (station d’accueil ou « docking station », moniteur PC, clavier, souris, siège ergonomique), a été refusée par la Direction.  Et c’est enfin un projet d’entreprise de grande ampleur auquel tous les salariés doivent contribuer, mais sans que le seul avantage du projet – le télétravail – ne soit pour tous : tout en reconnaissant que le télétravail est bien un nouvel avantage, la Direction a refusé notre demande d’une prime de sujétion aux salariés dont la présence sur site est requise tous les jours, leur privant de facto de cet avantage en qualité de vie au travail. Le projet de déploiement de flexwork chez Axa IM suite à l’arrivée du GIE n’a aucun intérêt autre qu’économique, et ce seulement en faveur de l’employeur, de sa direction et de ses actionnaires. Il ne présente aucun intérêt pour les salariés, qui sont appelés à le financer entièrement par la dégradation drastique de leurs conditions de travail, par la contribution de leur espace d’habitation personnelle à leur employeur sans aucune contrepartie significative, par l’achat du matériel professionnel adapté à leurs propres frais, et par la soumission à un dispositif unilatéral subjectif et discriminatoire. Il est voué à l’échec. L’Ugict-CGT, ainsi que l’unanimité des élus exprimant un avis, ont rendu aujourd’hui au nom des salariés un avis collectif DEFAVORABLE à ce projet.

CSE EXTRAORDINAIRE UES AXA IM DU 23 SEPTEMBRE 2020 (APRES-MIDI) :

 AVIS UGICT-CGT SUR L’ARRIVEE DU GIE ET LE PROJET DE DEPLOIEMENT DU FLEXWORK

Avec l’arrivée prochaine du GIE à Majunga, le projet de déploiement du flexwork qui est présenté pour recueil d’avis du CSE ce jour suscite chez nous les observations et commentaires suivants :

Un projet dont l’objet est de faire supporter aux salariés les économies réalisées par l’employeur. La Direction d’Axa IM a informé les représentants des salariés que notre entreprise économiserait environ 800.000€ par étage libéré à Majunga, par an, au titre de son projet flexwork et le nouveau dispositif Télétravail dont dépend le succès du projet. Dès 2021, en cédant 7 étages au GIE AXA et en tassant AXA IM dans les étages restants, l’entreprise économiserait ainsi environ 5,6 millions d’€ chaque année : ceci nécessitera naturellement de la part des salariés d’AXA IM un volontariat massif pour le télétravail. Mais il n’y aura qu’une part très négligeable de ces économies qui sera allouée aux salariés pour la prise en charge de leurs frais de télétravail à domicile. Le projet de nouvel accord soumis à la signature des organisations syndicales représentatives dispose de seulement 20€ par mois, par salarié, pour 2 ou 3 journées hebdomadaires de télétravail. En supposant que 1.000 salariés optent pour les nouvelles dispositions de télétravail, cela représenterait pour l’entreprise un coût de 240.000€ par an, soit seulement 4,3% des économies qui seront réalisées en rendant 7 étages. La Direction a refusé la demande de l’Ugict-CGT d’augmenter cette indemnité à 50€, au motif que seuls 10€ par journée de télétravail, chaque semaine, sont défiscalisés par l’Urssaf. Quelle piètre excuse, car rien n’empêche de passer à 50€ si l’employeur paye les cotisations salariales habituelles. Pour l’Ugict-CGT, 20€ par mois sont largement insuffisants pour compenser les frais récurrents fixes et variables du télétravailleur. Citons entre autres, à calculer au prorata du temps travaillé à la maison : le montant du loyer ou la valeur locative brute de la pièce où s’effectue habituellement le télétravail, les diverses taxes liées au logement, les charges de copropriété, l’assurance multirisques habitation, l’abonnement internet, le chauffage et l’électricité (une pensée pour ceux d’entre nous qui doivent se chauffer au radiateur électrique en hiver)… 20€, quelle sacrée aumône, ou bien devrait-on plutôt dire : quelle sacrée farce ?!

Un projet qui ne donne aucun moyen matériel aux télétravailleurs pour rendre le dispositif attractif. Si le projet de la Direction dépend essentiellement sur la volonté des salariés de « jouer le jeu » du flexwok-télétravail pour libérer de l’espace au sein des locaux, il ne prévoit aucun moyen pour permettre aux télétravailleurs Axa IM d’aménager leur environnement de travail à la maison. L’Ugict-CGT aurait souhaité que les autres syndicats se joignent à nos revendications légitimes d’un package de matériel, fourni par l’employeur, pour tout télétravailleur qui en ferait la demande. Il nous semble que ce package devrait inclure : une station d’accueil (« docking station »), un moniteur PC, un clavier, une souris, ainsi qu’un siège ergonomique, lesquels seraient expédiés à l’adresse du salarié aux frais de l’employeur. La Direction a refusé au seul motif que les 20€ de subvention permettraient aux salariés en télétravail de s’acheter tout ce qu’ils veulent. Mais l’Ugict-CGT note qu’un siège ergonomique de qualité professionnelle pour un travail régulier peut coûter jusqu’à 1000€. Ainsi, le télétravailleur Axa IM va devoir économiser cette indemnité pendant 50 mois, c’est-à-dire plus de 4 ans, pour se payer un siège de qualité. Ne pas s’abîmer le dos coûte cher ! Les yeux aussi, pour ceux qui souhaitent travailler sur un écran de taille normale. L’Ugict-CGT insiste sur le fait que l’indemnité de télétravail doit être exclusivement destinée à prendre en charge les frais récurrents fixes et variables du télétravailleur, comme par exemple la connexion internet, la consommation accrue d’électricité, etc. La question de l’équipement de bureautique au domicile doit être traitée séparément, et dans le projet présenté ce jour la réponse qui nous est faite est : RIEN. NOTHING. NICHTS. NIET.

Un projet d’entreprise de grande ampleur auquel tous les salariés doivent contribuer, mais sans que le seul avantage du projet – le télétravail – soit accordé à tous. L’Ugict-CGT est la seule organisation syndicale à revendiquer une éligibilité automatique au télétravail pour tous les salariés, sauf pour les titulaires des postes considérés comme incompatibles avec le télétravail, qui n’ont jamais été précisés par la Direction. Pour ces salariés, ceux dont les fonctions requièrent une présence à Majunga 5 jours par semaine de ce fait ne seront pas éligibles au télétravail, l’Ugict-CGT a demandé une prime de sujétion de 90 euros bruts par semaine : soit 2 / 7 x 315 euros, 315 euros étant le montant déjà stipulé depuis longtemps dans l’accord sur le travail exceptionnel et payé aux salariés lorsqu’ils sont d’astreinte pendant une semaine complète de 7 jours. Tout en reconnaissant que le télétravail est bien un nouvel avantage, la Direction a refusé notre demande au seul motif que la nature du poste de certains salariés impose de toute façon leur présence sur site tous les jours. Ainsi, ces salariés doivent subir tous les désagréments induits par le flexwork (par exemple changement quotidien de poste avec réservation préalable obligatoire sur smartphone, tous les matins), et ce, sans aucune compensation. Ils sont de facto privés de cet avantage en qualité de vie au travail.

Le projet de déploiement de flexwork qui est présenté pour recueil d’avis ce jour n’a aucun intérêt autre qu’économique, et ce, seulement en faveur de l’employeur, de sa direction et de ses actionnaires. Il ne présente aucun intérêt pour les salariés, qui sont appelés à le financer entièrement par la dégradation drastique de leurs conditions de travail, la contribution de leur espace d’habitation personnelle à leur employeur sans aucune contrepartie significative, l’achat du matériel professionnel adapté à leurs propres frais, et la soumission à un dispositif unilatéral subjectif et discriminatoire. Il est voué à l’échec.

Ainsi l’Ugict-CGT rend un avis défavorable.

L’Ugict-CGT :

Le Syndicat qui revendique des contreparties pour compenser les salariés passant en travail flexible.

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