Il nous fut dit tout d’abord que les masques étaient inutiles, et que, de toute façon, les français ne savaient pas les porter. Et maintenant … le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, sous peine d’une amende de 135€. Au début de l’épidémie du Covid-19, il s’agissait d’une «grippette » qui ne s’échapperait pas de Chine, exactement comme le nuage de Tchernobyl, qui, en 1986, et c’est bien connu, ne pouvait absolument pas survoler la France. Puis, le 16 mars 2020, le Président de la République affirmait, à 7 reprises, que la France était en fait « en guerre » contre ladite grippette, en déclarant qu’«aucune entreprise» ne serait livrée «au risque de faillite». Et maintenant le ministre de l’Économie déclare au contraire que : «Il y aura des faillites et il y aura des licenciements dans les mois qui viennent» (lire l’article). Entre temps, le patron du MEDEF a déclaré : qu’il faudra «bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire» (lire l’article). Les contradictions et les revirements abondent, semant la confusion chez les salariés qui demandent comment vont-ils “travailler un peu plus”…

DU DECONFINEMENT A l’ “APPAUVRISSEMENT GÉNÉRAL”, DU CHOMAGE PARTIEL AU “TRAVAILLER UN PEU PLUS”!….

Rappelons ce qu’a annoncé le Premier Ministre le 7 mai 2020 :

«Le 11 mai prochain, ce sont 400.000 entreprises qui vont rouvrir représentant 875.000 emplois : 77.000 salons de coiffure, 33.000 commerces d’habillement, 15.000 fleuristes et 3.300 libraires. C’est la vie sociale et économique qui va pouvoir redémarrer».

Néanmoins, en raison des obligations de distanciation sociale, seuls 15% de la capacité des transports en commun d’Ile-de-France ont été mis à disposition à compter du 11 mai 2020. Ceci explique pourquoi le Premier Ministre avait également déclaré que :

Le déconfinement doit aussi permettre la reprise de la vie économique. Pour cela, il nous faut réorganiser la vie au travail. Le télétravail doit être maintenu partout où c’est possible, au moins dans les 3 prochaines semaines [c’est-à-dire jusqu’au 2 juin 2020, NDLR]. Je le demande avec insistance aux entreprises. Nous en avons mesuré depuis la mi-mars le déploiement massif. Personne n’en ignore les contraintes, mais celui-ci doit se poursuivre pour limiter le recours aux transports publics et pour limiter plus globalement les contacts. Il n’y a pas sur ce sujet un avant et un après 11 mai.

Rappelons également ce que le Premier Ministre a dit, ce même jour du 7 mai 2020:

Une fois la crise sanitaire passée, notre pays répondra à la crise économique et à l’appauvrissement général qui va intervenir.

Il nous semble que cet appauvrissement est une évidence puisque la richesse est le fruit du travail : dans la mesure où beaucoup de français n’auront pas pu travailler pendant presque 2 mois, mécaniquement le pays se sera appauvri !

Puis le 10 avril 2020, le représentant du MEDEF a déclaré :

Il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire.

«Travailler un peu plus » ? “Création de croissance supplémentaire” ? Mais encore faudrait-il que les carnets de commandes le justifient…

Le Premier Ministre a précisé ensuite que «si nous voulons retrouver d’une certaine façon notre prospérité (…) il faudra que collectivement nous nous en donnions les moyens, par le travail, par la solidarité, par l’inventivité. Ça sera l’objet de discussions dans les semaines et mois qui viendront».

Tout se prépare pour pousser les salariés à « travailler plus ». Aujourd’hui, les salariés cadres d’AXA IM travaillent au forfait de 207 jours. Va-t-on passer à 210 jours, à 220 jours, ou bien, soyons fous, à 230 jours ? Où sera fixé le curseur ? AXA IM va-t-il appliquer le célèbre concept du « travailler plus pour gagner plus » ? Autrement dit, nos salaires vont-ils augmenter en proportion des jours supplémentaires travaillés ? Ou bien s’agira-t-il d’un sacrifice pour lutter contre «l’appauvrissement général qui va intervenir » ? Et, s’il advenait qu’il s’agisse effectivement d’un sacrifice, ledit sacrifice serait-il temporaire ou permanent ?

Et que dire du dernier contentieux du Groupe AXA avec un restaurateur. Si malgré l’appel,  AXA devra rembourser tous ses clients, QUID de la continuité de la solidité financière du Groupe pour maintenir ses fonds propres puisque  devant  provisionner tous les contentieux à venir. La santé financière du Groupe risque d’être mise à mal….et les réductions de coûts des filiales vont aller bon train……

A suivre….

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