Il nous fut dit tout d’abord que les masques étaient inutiles, et que, de toute façon, les français ne savaient pas les porter. Et maintenant … le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, sous peine d’une amende de 135€. Au début de l’épidémie du Covid-19, il s’agissait d’une «grippette » qui ne s’échapperait pas de Chine, exactement comme le nuage de Tchernobyl, qui, en 1986, et c’est bien connu, ne pouvait absolument pas survoler la France. Puis, le 16 mars 2020, le Président de la République affirmait, à 7 reprises, que la France était en fait « en guerre » contre ladite grippette, en déclarant qu’«aucune entreprise» ne serait livrée «au risque de faillite». Et maintenant le ministre de l’Économie déclare au contraire que : «Il y aura des faillites et il y aura des licenciements dans les mois qui viennent» (lire l’article). Entre temps, le patron du MEDEF a déclaré : qu’il faudra «bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire» (lire l’article). Les contradictions et les revirements abondent, semant la confusion chez les salariés qui demandent comment vont-ils « travailler un peu plus »…
D’après plusieurs salariés en pilote chez Axa IM, il fait très chaud à Majunga. La semaine dernière, même avec les fenêtres ouvertes, c’était infernal sur certains étages. La cause ? Une climatisation inopérante. En effet, le plan de déconfinement Axa IM prévoit l’arrêt du recyclage d’air au sein de la Tour, la prise d’air extérieur avec 100% d’air neuf, et la réactivation de l’ouverture des ouvrants la nuit (aération naturelle). De quoi ne pas encourager les salariés à revenir en « volontaires » cette été. L’Ugict-CGT demande au CSSCT d’étudier les solutions possible, y compris la tolérance des tenus en shorts et T-shirts…
Dès le 30 avril dernier, la Direction d’AXA IM a annoncé aux salariés par courriel que seul un petit nombre de « volontaires » reviendrait travailler à Majunga à partir du 11 mai. Elle a évoqué aussi, dans un podcast du 6 mai dernier, l’importance de revenir sur site. Dans un même temps, très récemment, la Direction nous disait aussi que le télétravail avait été une réussite et que la productivité des salariés d’AXA IM n’avait pas faibli durant la période de confinement. Mais alors, pourquoi « un petit nombre » de salariés « volontaires » devrait-il revenir à Majunga ? L’Ugict-CGT avait demandé très tôt, lors de la CSSCT du 10 avril 2020, une prime de risque pour les salariés (des services généraux) ayant assuré une permanence sur site lors du confinement, et a réitéré cette demande lors des négociations sur le « Prime Macron 2020 » (voir notre tract), qui sont toujours en cours. La Direction en a dores et déjà refusé au seul motif que ces salariés sont « volontaires ».
Après plusieurs réunions extraordinaires CSE et CSSCT, la Direction a recueilli l’avis du CSE sur son plan de déconfinement en séance du 20 mai 2020. L’Ugict-CGT a appuyé l’avis FAVORABLE de la majorité, sous réserve de recevoir, comme promis par la Direction en séance, des plans de tous les étages avec les modifications convenues, des informations sur les postes de travail aménagés selon les préconisations du Médecin du travail, ainsi qu’un suivi régulier de présence par étage sur site avec le CSSCT élargie. Le Flexwork est supprimé. Un guide validé par le CSE a été établi par la Direction et complété par les représentants du personnel. L’Ugict-Cgt a été force de proposition via la secrétaire de la CSSCT et a apporté un grand nombre de compléments à ce guide, notamment le respect du volontariat limité et au cas par cas ; pas de surcharge de travail ; décalage des plages horaires pour prendre en compte le rallongement du temps de transport ; prise en compte de l’impact du télétravail sur la santé des salariés ; la gestion stricte des déplacements ; et une communication claire à destination des salariés.
Au CSE du 7 mai dernier, la Direction d’Axa IM a partagé (oralement) les premiers éléments de son plan de déconfinement (pas de support écrit présenté en séance) : Aucun changement par rapport à l’existant, pour la semaine du 11 mai (pas prêts) ; des salariés volontaires seront sollicités pour être des « cobayes » pendant la période d’ « expérimentation » allant du 18 mai au 2 juin ; un kit, avec notamment 2 masques, sera remis à chaque salarié à l’entrée de l’immeuble ; pas de modification des postes de travail, la Direction estimant que l’exigence de 4 mètres-carrés annoncée par le gouvernement se conçoit comme un « cercle » dont le rapport entre la circonférence et le diamètre est un nombre irrationnel qui respecte déjà cette distance dans les plans d’étages actuels. L’Ugict-CGT a marqué son avis défavorable au volontariat, sauf au cas par cas ou de façon très limitée comme c’est le cas depuis le 16 mars et jusqu’à aujourd’hui (seulement une trentaine de salariés sur site), et a demandé de poursuivre le télétravail pour les salariés Classes 1 à 7 jusqu’au 2 juin, avec un retour progressif et alterné des salariés uniquement après une consultation du CSE avec l’appui d’un expert indépendant. L’Ugict-CGT a également demandé une véritable distance de 4 mètres-carrés entre chaque poste de travail, malgré toute considération trigonométrique de “cercle” qui a guidé les calculs de la Direction, ainsi que la suppression des petits espaces (salles de réunion, bulles, phone booths…). L’Ugict-CGT a enfin demandé l’engagement des négociations sur les conditions de travail des salariés post-déconfinement au titre de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) 2020.
Lors du CSE du 30 avril 2020, la Direction a fait un point sur la formation professionnelle au sein d’Axa IM : bilan 2019 et budget 2020. Annonce choque : « Compte tenu du ralentissement de l’activité formation en présentiel sur la première moitié de l’année le budget formation a été conjoncturellement adapté par rapport au budget 2019 », la Direction a-t-elle déclaré, avec un plan de formation pour 2020 en baisse de plus de 30% par rapport à l’année dernière. L’Ugict-AIM rappelle que ce « budget global » est composé, d’une part, d’une contribution obligatoire de l’employeur (1% de sa masse salariale) à l’organisme extérieur pour la formation professionnelle (OPCABAIA) et, d’autre part, le « plan de formation Axa IM », c’est à dire le reste du budget qui est réellement dépensé pour les salariés au sein de l’entreprise. En 2019 par exemple, 57% du budget est parti à l’OPCABAIA et 43% est resté en interne. Le montant du budget du plan de formation 2020 annoncé au CSE est, pour la première fois de l’histoire, inférieur à la contribution obligatoire 1% OPCABAIA. Le focus du « talent development » se résume à des elearnings ou formations générales standards (« réglementaire et sécurité », « adaptation au changement », « transformation digitale », « investissement responsable »…) qui ne coûtent pas grande chose. Ce choix de réduire la formation présentielle « métier » se fait déjà sentir au niveau des salariés qui se plaignent que leurs demandes de formation sont systématiquement refusées pour manque de budget ou restent éternellement sans réponse.
Au CSE du 23 avril 2020, la Direction a procédé au recueil d’avis de l’instance, l’expression collective des salariés de l’UES Axa IM, sur ses trois projets aboutissant à la création d’un Business Unit « Alts », la séparation du Client Group en une partie « Alts » et une partie « Core », et le changement de rattachement d’une partie des fonctions supports de Real Assets à Axa IM. L’avis de l’Ugict-CGT est celui du CSE : défavorable, avec pas moins que 17 abstentions des autres élus et organisations syndicales ! L’Ugict-CGT a pointé notamment que le projet de création d’un Business Unit « Alts », séparé du Business Unit « Core, anticipe de nouvelles orientations stratégiques de l’entreprise, dont le plan n’a pas encore été soumis pour consultation du CSE et ne sera pas disponible, d’après la Direction, qu’à partir d’octobre 2020 : Aucune information prospective chiffrée sur les objectifs financiers, sur la formation ou sur l’emploi n’a été communiquée par la Direction ; la Base de Données Economiques et Sociales (BDES) n’est pas conforme, dans la mesure où elle devrait contenir en permanence ces indicateurs prospectifs sur 3 ans. La Direction n’a pas communiqué les fiches de fonctions des salariés concernés, malgré les demandes répétées de notre Syndicat, et aucune Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) n’est prévue pour anticiper l’impact de ces changements sur les salariés de l’UES Axa IM.