La ré-ouverture du CE, désormais dénommé CSE (« Comité Social et Economique ») de l’UES Axa IM, est imminente. Après plusieurs relances de l’Ugict-AIM, le secrétaire vient, enfin, de donner libre accès aux locaux à tous les membres de l’instance sans exclusion, élus titulaires et suppléants ainsi que les représentants syndicaux (qui sont membres à part entière du CSE soit-il avec voix consultative et non délibérative). Les nouveaux membres vont pouvoir maintenant s’organiser pour ouvrir les portes aux salariés, qui restent en attente du traitement de leurs demandes des Activités Sociales et Culturelles (ASC) depuis plus d’un mois.
Plusieurs salariés nous ont demandés pourquoi le CSE d’Axa IM n’est toujours pas ouvert aux salariés, et ce depuis plus d’un mois après les dernières élections professionnelles le 21 février dernier. Tout d’abord, la direction de l’entreprise a mis presque 1 mois pour convoquer la première réunion des élus pour désigner le Secrétaire et le Trésorier du CSE. Puis elle a utilisé la deuxième réunion du CSE une semaine plus tard pour introduire en priorité son projet de réorganisation et de mise en place du travail nomade (“flexwork”) pour toute la plateforme Core, qui avait déjà été annoncé aux salariés pour une exécution courant avril ; lors de cette deuxième réunion du 26 mars dernier, le Trésorier a informé les élus que la direction n’a toujours pas communiqué les subventions ASC pour l’année 2019. Soucieuse d’assurer une permanence du CSE pour les salariés, l’Ugict-AIM a proposé aux membres du CSE une réunion en urgence le mardi 2 avril 2019 pour décider des modalités à adopter pour la gestion des Activités Sociales et Culturelles, établir un calendrier d’ouverture des locaux du CSE assuré par l’ensemble des élus, et discuter du budget à établir pour 2019.
Lors du CSE du 26 mars dernier, la Direction a affirmé sa volonté de retirer tous les postes de travail individuels des salariés de la Plateforme Core (ordinateurs fixes, caissons…) et la mise en place du travail « flexible » pour l’ensemble des gérants, analystes, équipes recherche, risque, quant, portfolio contrôleurs, COO office, Technology et product spécialistes… L’annonce a déjà été faite par la Direction aux équipes le 11 mars dernier, en invitant les salariés à répondre aux sollicitations de Technology pour retirer leur nouvel ordinateur portable et à participer aux sessions de change management, ce qui est susceptible d’être qualifié en délit d’entrave dans la mesure où le CSE n’a pas été consulté au préalable ; en tout cas cela montre que la Direction ne prête aucune importance à l’avis des représentants du personnel.
La mise en place du “flexwork” chez Axa IM a débuté en fin de l’année dernière au 15 étage pour les équipes “proches du soleil” (c’est à dire, à côté de la Direction) : Les Ressources Humaines, la Communication, l’Audit, l’Operational Excellence. Au CSE du 26 mars dernier, la Direction a expliqué sa démarche : Les salariés ont été invités à identifier les comportements et habitudes qui les affectaient le plus au quotidien et à établir leur « charte d’équipe » : « Je continue à créer du lien », « Sourire », « Dire bonjour », « Etre bienveillant », « Tous les jours de place tu changeras »… Afin de signaler discrètement à une personne qu’elle met en oeuvre un comportement inadapté par rapport à la charte que l’équipe a défini, les fléxi-travailleurs ont convenu d’un nom de code pour la stigmatiser par rapport aux autres salariés : « PIKACHU ». L’Ugict-CGT a marqué son désaccord, et a mis en garde la Direction et les élus du CSE sur le défaut de consultation préalable des élus sur la mise en place de ces multiples « chartes » normatives. Notre Syndicat demande le retrait immédiat de ces chartes infantilisantes et stigmatisantes.
Lors des discussions du CSE du 26 mars dernier sur les problèmes de restauration collective au sein de la Tour Majunga, la Direction a commencé par répondre qu’elle a interrogé l’Urssaf pour savoir si elle avait le droit d’octroyer le Ticket Restaurant aux salariés d’Axa IM qui le souhaitent à la place de la subvention cantine, sans que cet « avantage » soit assimilé à du salaire déguisé. Elle a ensuite affirmé qu’elle a interrogé la Commission Nationale des Titres Restaurant (CNTR) pour savoir comment procéder. Elle est ensuite revenue sur sa première déclaration en précisant qu’elle va interroger l’Urssaf, et qu’elle a « pris du retard » à cause du PDV et des élections qui étaient prioritaires. (Pourtant, la Direction nous avait rassurés en janvier dernier qu’elle l’avait déjà fait.) L’Ugict-CGT a marqué son étonnement sur la frilosité de la Direction dans le mesure où plusieurs grandes sociétés de La Défense offrent à leurs salariés le choix entre la cantine et le Ticket Restaurant, et a demandé à la Direction de faire parvenir aux membres du CSE toute communication qu’elle aurait eu (ou va avoir) avec l’Urssaf et/ou la CNTR.
Le Comité européen des droits sociaux (CEDS), organe du Conseil de l’Europe, a jugé contraire à la charte sociale européenne la possibilité offerte par la loi El Khomri aux entreprises de moduler le temps de travail pendant une période pouvant atteindre trois ans. La loi, adoptée en août 2016, permettait aux entreprises françaises de s’adapter aux variations de la charge de travail tout en limitant le recours aux heures supplémentaires. C’est une victoire pour la CGT qui est à l’origine de la saisine. Des décisions du CEDS sont également attendues sur les ordonnances Pénicaud : La CGT a saisi l’organe du Conseil de l’Europe contre le plafonnement des indemnités prud’homales que les salariés peuvent réclamées en cas de licenciement non justifié, estimant que cette disposition est également contraire à la charte sociale européenne.
Le premier index « Gender Diversity » de L’Agefi et d’Ethics & Boards place Axa IM en dernier du classement avec 8 Hommes et zéro Femme au sein du conseil d’administration. Axa IM est le seul gestionnaire d’actif sans une seule femme au sein du conseil. (Nota Béné : Le représentant des salariés récemment désigné est également un Homme.) À l’inverse, l’égalité Hommes-Femmes au sein de la nouvelle équipe Communication (post-PDV : 7 salariées) se traduit pour la Direction d’Axa IM par l’exclusion totale des Hommes. Est-ce pour compenser l’exclusion totale des Femmes des positions de réelle responsabilité au sein de l’entreprise ? Ou est-ce la politique imposée par le Groupe Axa, qui utilise le sujet d’égalité Hommes-Femmes comme un outil de marketing commercial ? Par ailleurs, la Direction d’Axa IM a fait sa propre communication affirmant que le score obtenu par Axa IM pour un autre index, « Index de l’égalité Femmes-Hommes », serait de 95/100 : Ce sera au nouveau Comité Social et Economique (CSE) de questionner la Direction sur la composition précise de ces indices et de questionner les incohérences de la politique de la Direction en matière d’égalité Hommes-Femmes au sein d’Axa IM.