Nos lecteurs fidèles se rappelleront que le CSE Axa IM du 24 février dernier a eu à l’ordre du jour un point « sur les remontées en lien avec les Risques Psychosociaux (RPS) et la campagne d’évaluation professionnelle 2019-2020 » (voir notre tract). A cette occasion, l’Ugict-CGT a rappelé que la Direction s’est engagée lors de la réunion des Délégués du Personnel du 26 juin 2018 à ajouter la procédure d’escalade de l’entretien d’évaluation à l’espace Performance sur One. Nous avons également demandé pourquoi cette procédure n’est toujours pas disponible, 18 mois plus tard, dans cet espace. Depuis lors, plusieurs salariés ont remonté leur désaccord sur leur évaluation 2019, et la Direction s’est abstenue fautivement de donner des suites régulières à ces remontées. Pourtant, l’article 77 de la convention collective des sociétés d’assurance dispose notamment qu’à l’issue de l’entretien d’évaluation annuelle, le salarié est informé, de façon précise et personnalisée, de l’appréciation portée sur sa contribution à la marche de l’entreprise ; il peut alors demander à être reçu par le responsable du niveau supérieur ou un responsable des services du personnel. Ton manager n’a donc pas le dernier mot sur ton évaluation professionnelle, et tu peux la contester pour motif valable.
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L’Ugict-AIM défend le respect des articles 79, 79bis et 90 de la Convention collective devant les tribunaux, intervenant volontaire à côté des salariés.
Comme un bon nombre de salariés d’Axa IM, l’Ugict-CGT a pris bonne note des articles apparus dans la presse remettant en question la sécurité de l’application ZOOM, utilisés chez Axa IM et dans les entreprises du monde entier depuis le confinement (voir un exemple). Les doutes sont tels que la Direction interministérielle du numérique déconseille fortement l’utilisation de Zoom, « compte tenu des risques sur la protection des données et des failles constatées qui n’apportent pas les garanties nécessaires pour un usage professionnel par les agents de l’État » (lire l’article). Par courriels du 27 mars 2020, l’Ugict-CGT a demandé si la Direction a pris des dispositions au regard du RGPD avant de mettre en place ZOOM pour la visioconférence chez Axa IM. Les salariés ont-ils été informés de la potentielle utilisation de leurs données personnelles en se connectant à ZOOM ? La Direction a-t-elle demandé leur consentement préalablement ? Conservent-il la possibilité de refuser de se connecter ? La DPO en charge de la protection des données personnelles a-t-elle vérifié auprès de la CNIL la conformité de l’application au regard du RGPD ? N’ayant aucune réponse à nos questions, l’Ugict-CGT a relancé la Direction Général le 2 avril 2020, dans la mesure où un CSE extraordinaire a été programmé pour le 6 avril via l’application ZOOM. Sur ce, la Direction a répondu le 3 avril dernier que « L’usage de ZOOM est ok sous certaines conditions qui sont toutes réunies. Il n’y a pas de raison de ne pas utiliser zoom chez AXA IM avec ces conditions. L’application de ces mesures permet l’organisation de meeting ZOOM de manière sécurisée. »
Par courriel du 6 février dernier, deux élus ont demandé une réunion extraordinaire du CSE pour évoquer le « climat social » d’Axa IM à la suite de signalements de situations de souffrance en lien avec la compagne d’évaluation professionnelle 2019-2020 (voir notre tract). Le point de la réunion du CSE du 24 février a commencé avec la Direction niant catégoriquement toutes les allégations de la saisine du 6 février. En tout, pas plus que 15 minutes ont été consacrées au sujet. Aucun élu n’a remonté un quelconque cas de salarié en désaccord avec son évaluation 2019. Qui ne dit mot consent. L’Ugict-CGT a rappelé les questions-réponses devant la réunion des délégués du personnel Axa IM du 26 juin 2018, par lesquelles la Direction s’est engagée à ajouter la procédure d’escalade de l’entretien d’évaluation à l’espace « performance » sur One. L’Ugict-CGT a demandé pourquoi cette procédure ne se trouve toujours pas, plus de 18 mois plus tard, dans cette espace sur One. La réponse de la Direction ? : « La procédure n’est peut-être pas assez mise en avant, on va revenir vers vous… » Mea culpa pour ne pas avoir tenu son engagement devant les délégués du personnel du 26 juin 2018 ? Pourquoi les salariés en souffrance causée par une évaluation injustifiée ignorent-ils qu’ils disposent d’un droit de contester une telle évaluation selon une procédure spécifique ?
Dans une publicité pour son plan d’épargne retraite mis en ligne du juillet 2019 au janvier 2020, AXA avait déjà annoncé « la baisse programmée des futures pensions », pour vendre ses produits d’épargne retraite, ce que dénonce l’association ATTAC, reporté par FranceTVInfo. Les assureurs, depuis fort longtemps, veulent privatiser la sécurité sociale et les retraites, qui seront données à des fonds de pensions dont on connait les faillites aux USA. Axa tout comme d’autres sociétés d’assurances avait déjà commencé à négocier la retraite par capitalisation avec le gouvernement Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et ont participé à la rédaction du projet d’Emmanuel Macron, en même temps que Blackrock et d’autres intéressés. C’est largement connu et logique car dans l’intérêt évident des banques, assureurs et gestionnaires de fonds. Ce qui est dénoncé aujourd’hui par ATTAC, et relayé par FranceTVInfo, c’est l’instrumentalisation de la reforme des retraites par Axa afin de créer un climat anxiogène pour pousser les salariés à acheter ses produits de retraite par capitalisation, ainsi que la contradiction de sa publicité par rapport à celle du gouvernement qui continue à maintenir que ses réformes « ne devront entraîner ni baisse des pensions, pour préserver le pouvoir d’achat des retraités, ni hausse du coût du travail, pour garantir la compétitivité de notre économie ».
« Comme le parti démocrate US-américain pro-esclavagiste à ses débuts est devenu antiraciste aujourd’hui, la CFDT, d’anticapitaliste et d’autogestionnaire des années 60, s’est convertie en cogestionnaire aujourd’hui sur le modèle allemand ou suèdois. Enfin c’est ce qu’elle s’imagine en faisant passer sa soumission à tous les pouvoirs pour de la cogestion alors qu’elle n’a aucune place, même pas le moindre strapontin, dans les lieux de décisions et malgré toutes les lettres inutiles de propositions politiques envoyées jusqu’au président qui n’en a rien eu à faire. Etonnante démarche d’ailleurs pour une CFDT qui n’a jamais voulu donner de consigne de vote parce que selon elle, un vrai syndicat ne doit pas empiéter sur l’action politique. Alors pourquoi aujourd’hui à plusieurs reprises ces tentatives d’influencer le président ou de le séduire peut-être ? »
A la réunion du CSE UES Axa IM du 18 avril 2019, l’Ugict-AIM demande dans les meilleurs délais la première réunion de la commission économique ainsi que la consultation annuelle obligatoire du CSE sur les orientations stratégiques d’Axa IM. La Direction a déjà pris beaucoup de retard sur le sujet : Lors des négociations sur le CSE en décembre dernier, la première position de la direction était une consultation triennale du CSE, par rapport au Code du travail qui prévoit une consultation annuelle obligatoire. L’Ugict-AIM a marqué son désaccord. Puis la direction a voulu une consultation biennale, et a maintenu cette position depuis lors. En l’absence d’accord, l’Ugict-AIM demande la consultation annuelle comme auparavant, tous les ans, depuis plusieurs années.
Le Comité européen des droits sociaux (CEDS), organe du Conseil de l’Europe, a jugé contraire à la charte sociale européenne la possibilité offerte par la loi El Khomri aux entreprises de moduler le temps de travail pendant une période pouvant atteindre trois ans. La loi, adoptée en août 2016, permettait aux entreprises françaises de s’adapter aux variations de la charge de travail tout en limitant le recours aux heures supplémentaires. C’est une victoire pour la CGT qui est à l’origine de la saisine. Des décisions du CEDS sont également attendues sur les ordonnances Pénicaud : La CGT a saisi l’organe du Conseil de l’Europe contre le plafonnement des indemnités prud’homales que les salariés peuvent réclamées en cas de licenciement non justifié, estimant que cette disposition est également contraire à la charte sociale européenne.