Lors du CSE extraordinaire du 18 février 2021, la Direction a consulté les élus d’Axa IM sur « les mesures de reclassement envisagées dans le cadre d’un avis d’inaptitude du médecin du travail consécutif à une maladie non professionnelle ». Malgré cette formulation, la Direction a expliqué que, en réalité, elle n’avait même pas envisagé une quelconque mesure de reclassement pour le (ou la) salarié(e) concerné(e), et que la consultation à l’ordre du jour n’était de toute façon qu’une simple formalité, rendue obligatoire par une jurisprudence récente (cliquez ici pour lire l’avis d’un spécialiste). Une majorité des élus et une section syndicale d’Axa IM se sont prononcés FAVORABLES au licenciement envisagé par la Direction, la plupart déclarant « ne pas vouloir bloquer la procédure » !… Néanmoins, l’avis n’était pas unanime : plusieurs élus ont déclaré connaître l’identité de la personne en question, affirmant qu’elle aurait subit un harcèlement moral il y a de cela plusieurs années, lequel harcèlement était la cause de son arrêt maladie de longue durée et, in fine, de son inaptitude. La Direction n’a pas voulu communiquer aux élus les détails qui leur étaient pourtant absolument nécessaires pour apprécier la situation de façon équitable. L’Ugict Axa IM a jugé choquant le fait qu’une majorité d’élus, représentants du personnel, valident le licenciement d’une personne en détresse, sans même connaître tous les détails de l’affaire. Nous avons pris acte de la décision, étant dans l’impossibilité morale de rendre un avis.
Force est de constater qu’il n’existe pas de véritable négociation entre la Direction et les organisations syndicales sur le sujet de l’inégalité avérée des rémunérations entre les hommes et les femmes au sein d’Axa IM ! Ces inégalités salariales, que l’Ugict Axa IM dénonce depuis plusieurs années déjà, persistent à ce jour ! D’après les chiffres de 2020, communiqués par l’expert indépendant désigné par le CSE, les femmes salariées de classe 5 gagnent jusqu’à 16% de moins que leurs homologues masculins. Pour ce qui concerne la classe 6, les femmes gagnent jusqu’à 48% de moins que les hommes. Seule exception au tableau, les salariées de classe 6 âgées de plus de 50 ans. Pour ce qui concerne la classe 7, l’écart, toujours en défaveur des femmes, peut atteindre 28% selon la classe d’âge. Enfin, les femmes attachées de direction ont un niveau de rémunération qui peut être inférieur de 37% à celui des hommes. De plus, les statistiques par catégories de métiers Support, Sales et Investissement font apparaître des inégalités criantes. La Direction voudrait se rembourser des congés maternité qu’elle ne s’y prendrait pas autrement…
Au cours du CSE du 28 janvier dernier, la Direction a présenté son projet de réorganisation des équipes Trading, Securities Financing & Derivatives (TSFD). En effet, l’organisation actuelle de ce département date déjà de plusieurs années. Les modifications structurelles majeures du modèle opérationnel d’Axa IM, intervenues depuis le plan social de 2018, ont affecté les équipes de TSFD sans pour autant remettre en cause leur organisation. Néanmoins, les changements de rattachement et/ou de périmètre ont été nombreux. Il convient donc désormais de réduire le nombre de niveaux hiérarchiques et d’homogénéiser la taille des équipes, ce qui permettra de simplifier le fonctionnement du département et de faciliter la dissémination de l’information en son sein. Les traders des différentes équipes seront regroupés en une équipe unique qui, à l’avenir, gèrera la quasi-totalité des ordres, et ce, de manière électronique. De plus, les méthodes quantitatives prennent une importance grandissante dans le trading, et le but de la réorganisation est de les utiliser pour renforcer la performance dans les exécutions et pour créer les conditions qui permettront une augmentation de l’encours sous gestion.
L’accord sur le travail exceptionnel des jours fériés, des week-ends et du soir fut signé le 30 juillet 2004, pour une durée indéterminée. Les montants prévus ont été revalorisés par avenant du 29 janvier 2010, dont l’Ugict-CGT était signataire. Aujourd’hui, la Direction voulant réduire les coûts, elle nous propose de dénoncer l’accord d’origine et son avenant, pour remplacer les dispositions existantes par d’autres beaucoup moins favorables pour les salariés d’Axa IM Paris: une baisse de 20 à 30% en moyenne sera imposée, à travail égal. Cette baisse est très significative pour certains salariés, notamment ceux de Technology. De plus, le travail du soir et des weekends est de plus en plus délocalisé en Inde, pays où les salariés reçoivent une toute petite fraction de la rémunération de leurs collègues français …
Lors de la troisième réunion de « négociation » salariale chez Axa IM, qui s’est tenue le 8 février 2021, notre Direction, simple exécutante, comme à l’accoutumée, des ordres du Groupe AXA, a enfin révélé ses intentions: l’année 2020 fut bonne, avec un résultat opérationnel en hausse de 5%. Mécaniquement, le « bonus pool », qui est basé sur cet indicateur, sera donc en hausse du même pourcentage, même si, nous a précisé la Direction, cela ne veut pas dire que les bonus de tous les salariés seront en hausse : « les bonus peuvent être les mêmes, supérieurs, ou bien inférieurs, selon les cas ». En revanche, les nouvelles sont très mauvaises en ce qui concerne les enveloppes d’augmentations salariales. Pour les non-cadres, l’augmentation générale sera de 0,4%, et le budget d’augmentations individuelles sera de 0,6%. Pour les cadres, le budget d’augmentations individuelles sera de 1% …
Lors de la réunion de négociation du 5 février 2021 portant sur la révision de l’article 15 (« Entrée en vigueur – Durée ») de l’accord de télétravail Axa IM du 6 octobre 2020, la Direction a proposé de commencer à verser la prime de 20 € mensuels à partir d’avril prochain. Rappelons que les sections syndicales signataires s’étaient accordées, l’année dernière, sur la formule suivante : « Le présent accord entrera en vigueur à l’issue de la crise sanitaire liée au Covid-19 et à l’alternance des équipes bleu/rouge … » (voir notre tract). L’Ugict Axa IM avait alors été le SEUL syndicat à refuser de repousser la prime de télétravail aux calendes grecques. Nous étions également les SEULS à revendiquer une indemnisation forfaitaire des jours de télétravail à hauteur des plafonds autorisés par l’URSSAF, soit 50€ mensuels pour 5 jours de télétravail hebdomadaire, et ce, même en période « exceptionnelle » (lire notre tract) …
La négociation annuelle obligatoire (NAO) n’est pas seulement la négociation des augmentations salariales : il s’agit également de négocier toutes les rémunérations effectives, y compris les primes versées pour le travail exceptionnel effectué les jours fériés, les week-ends et le soir. Ces primes n’ont pas été revalorisées par Axa IM depuis 2010 ! Pourtant, l’INSEE fait état d’une inflation de 10,6% entre 2010 et 2020. Depuis 2017, et systématiquement lors de chaque NAO, l’Ugict Axa IM revendique la revalorisation des primes pour le travail exceptionnel. Comme d’habitude, et chaque année, les sections syndicales majoritaires ont validé le statu quo, c’est-à-dire la non-revalorisation de ces primes. Notre persistance paye enfin : pour la première fois depuis 10 ans, la Direction a ouvert des négociations pour en revaloriser le montant! Pour sa part, en cohérence avec les statistiques officielles de l’INSEE, l’Ugict Axa IM revendique très logiquement une revalorisation de 10,6% des montants en question.
Lors du CSE d’Axa IM du 28 janvier 2021, la Direction a, une énième fois, modifié son protocole de déconfinement. Les éléments les plus contestables de ce protocole n’ont pas changé. Rien n’est prévu pour ce qui concerne le restaurant d’entreprise, et il est bien possible qu’il ne soit même pas ouvert quand nous reviendrons à Majunga (voir notre tract) ! La Direction a admis ne pas avoir sollicité l’avis de l’Inspection du travail concernant sa recommandation aux salariés de déjeuner seuls à leur poste de travail. Rappelons que déjeuner à son poste de travail est très explicitement proscrit par l’article R4228-19 du Code du travail et aussi par l’article 3 du règlement intérieur d’Axa IM. Pas de nouvelles non plus de l’allocation mensuelle de 20 euros, pourtant promise par la Direction pour aider les salariés à défrayer les coûts occasionnés par le télétravail. Il est vrai que les autres sections syndicales avaient donné leur accord, dès le mois d’octobre 2020, à ce que cette allocation ne nous soit versée qu’une fois que la crise sanitaire serait terminée (voir notre tract). Autant dire qu’il va falloir attendre longtemps ! Pourtant, d’autres entreprises du CAC 40 ont d’ores et déjà commencé à indemniser leurs salariés, et pour des montants bien supérieurs ! Les autres sections syndicales ont donné leur blanc-seing à la Direction pour faire comme elle l’entend. L’Ugict Axa IM, seule, a rendu un avis DEFAVORABLE au plan de la Direction.